Cette création hybride reprend les dessins non exploités de Parfois troublée d'un autre, le livre de la lenteur, et un poème issu de L'aïsthésie du vide, Ma-Aï, portant sur l’œuvre chorégraphique de Susan Buirge, Le cycle des saisons.
L'ensemble forme un voyage en solitude, que j'espère poétique..
Il était une nuit à Nice où je ne
dormais pas, il y a une dizaine d’années, et je décidais de m’amuser à enregistrer
sur cassette des extraits de chants que j’aime et de textes de mon cru. Une
demi heure d’enregistrement qui résonne encore des paroles des badauds de la
nuit, qui parlent bas et que l’on entend fort, des cantonniers qui nettoient
les rues chaque nuit, de l’eau qui jaillit en un son assourdissant, qui
imprègnent tous ensemble la bande, nuit faite de la magie du silence paradoxal
de tout cela. Cet extrait de l’enregistrement est pour moi touchant, j’aurais
pu le refaire, afin que le son soit parfait, et que la faute de liaison soit
effacée, mais c’eut été trahir le sentiment même qui fait vivre pour moi ce
petit objet visuel et sonore, et la fraicheur que j’y trouve et que j’avais
envie de faire exister. Les dessins sont aussi sans prétention, ils sont le
voyage d’un film imaginaire, mais ils me touchent aussi d’avoir
émergé de mon ignorance même du dessin. Ils sont comme un dessein sans destin.
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