Souvent les mots coulent en moi comme une rivière, et je n'écris pas si je n'entends pas d'une manière fluide ce qui se voulait dire à travers moi, mais rarement j'ai écrit sous la dictée de ma propre pensée, comme je l'ai fait hier soir, en regardant cette pièce de Blanca Li, Solstice , où dès le début et jusqu'à la fin le texte s'est écrit sans même que je ne regarde mon petit cahier où se chantait la pièce au fur et à mesure que je la voyais. La pièce est magnifique, et j'espère que mon texte lui rend honneur, mais surtout, j'ai fait l'expérimentation d'une intuition de la danse qui est comme une grâce, que j'ai vécu comme telle, bercée dans l'écriture par la beauté de la danse, des percussions et des chants qui étaient sublimes. La danse, la musique, la poésie, la pensée nourrissent mieux que tout autre chose, et c'est un plaisir qui engage la vie la plus profonde qui s'écoule en soi le plus souvent comme un silence
Par Anne Laure Guichard. Jardins de poésie et de philosophie.