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Affichage des articles associés au libellé Arts Plastiques

La dernière bataille des Uccello Hommage à l’artiste peintre et homme Claude Panier

Il avait peint ses dernières toiles, elles étaient achevées, sur les murs de son atelier, qui retraçaient sa dernière bataille, celle que l’on livre contre la mort, lorsque l’on a ce désir profond de vivre, malgré ce corps qui nous trahit, malgré le se dire agonisant, et la question, qui fut, toute sa vie, cette bataille, qu’il perdit à la fin, et nous la perdons tous, de quoi était faite son agonie, et de quel mystère souffrait il encore au point d’en quitter son corps, devenu sa grande souffrance, lui qui en avait fait l’élégie toute sa vie ? Il peignait peut-être inlassablement sa souffrance, sa souffrance à être, une souffrance liée à l’incarnation en soi, comme soi, il recherchait dans le corps des femmes le sens de son corps propre, et jamais ne le trouvait bien longtemps, mais toujours la trace dans la cire venait manifester cet être même, cet être au monde, en souffrance, en attente, en suspens, entre deux lignes de vin posés sur la cire, sa vie, comme une énigme insoutenable

Cire-lumière Claude Panier 1956-2021, Hommage à l'œuvre et à l'artiste

  La peinture, dans la trace de la cire-lumière, est cet objet du désir [1] qui parcourt toute l’œuvre de Claude Panier comme le fil d’une vie destinée à ce désir même : la peinture comme pur désir d’exister. Il invoquait généreusement Gilles Deleuze et oui, certainement, sa peinture renvoyait à quelque chose en Europe de cette école de la vie des gens nés dans les années 50, deuxième vague du baby boom, encore imprégnés de la guerre, qui reviendra dans l’œuvre dernière de Claude Panier, ayant eu vingt ans dans les années 70, trop jeune pour Mai 68, mais y participant cependant, et nourrit à cet esprit qui existait alors, fondé sur l’idée qui a porté et cette époque, et l’œuvre de Claude Panier : toute pensée efficiente est « création de concept » [2] . Toute cette période entre 1965 et 1980 est fondée sur cette idée, dans la pratique, il faut invoquer Gilles Deleuze, Jacques Derrida, ces êtres qui multipliaient cette création conceptuelle pour redéfinir le monde selon l’état de

Territoires d'art

Philippe Guitton est un artiste dont j'aime bien l'œuvre, il porte les couleurs de la terre sur le bout des doigts, et les exposent telles quelles sur le lit de papiers vernaculaires, avec une finesse et une harmonie des tons qui élèvent l'esprit au niveau du cœur et y laisse l'empreinte de la couleur... Ces petites vidéos, l'une en français, l'autre en anglais, et la troisième en espagnol présentent son travail, sur une improvisation poétique parlée inspirée par sa peinture, et, je devrais dire par son langage pictural, à mi lieu du silence. En français: En anglais: En espagnol:

Incessamment sous peu...

Incessamment sous peu... La parution du livre les miroirs de l'être Dernières relectures avant la publication... Et en relisant ce texte j'ai eu la surprise de constater que je ne le connaissais pas réellement, tant la lecture que l'on fait pour soi n'a rien de comparable avec la lecture que l'on fait pour l'autre. L'esthétique du presque rien traite de manière poétique ce presque rien qui agite les sciences, les arts, et la philosophie, comme l'émergence de la pensée même. L'aïsthésie du vide traite de la danse contemporaine, qui actualise le vide comme le fond de l'être d'où elle jaillit. En ayant de nombreuses accointances avec des notions qui ont cours depuis des millénaires en orient. Être:Rien traite du vide dans les représentations du monde, physiques et métaphysiques, et fait communier toutes les pensées vers la même chose: ce que nous sommes vraiment. Les trois essais se répondent les uns les autres, mais jusqu'à cette r

Soulages, détail de peinture

On pourrait presque dire extraits du dialogue que Soulages tient avec le noir. L’absorption de toute lumière se fait matière, et cette matière est un corps dense, pesant, comme ce que le corps devient lorsqu’il fait du taiji, cette lourdeur de la matière qui enracine le corps dans la terre est paradoxalement ce qui en fait jaillir la lumière, le plus étrange, c’est qu’à la lumière même naturelle le noir devient gris, argenté. L’amas de noi r déracine le noir, Soulages parle de noir lumière, la lumière de l’obscur, de ce qui s’absorbe en soi, et s’engloutit dans le regard de l’autre, comme si Soulages voulait que son dialogue avec le secret soit le nôtre, à nous qui le regardons simplement parler du noir comme d’une porte vers l’inconnu, l’insu, l’impensé. Et le travail de la matière et la manière même dont nous la percevons est, devient un dialogue corps à corps entre soi et sa propre matière.