On pourrait presque dire
extraits du dialogue que Soulages tient avec le noir. L’absorption de
toute lumière se fait matière, et cette matière est un corps dense,
pesant, comme ce que le corps devient lorsqu’il fait du taiji, cette
lourdeur de la matière qui enracine le corps dans la terre est
paradoxalement ce qui en fait jaillir la lumière, le plus étrange, c’est
qu’à la lumière même naturelle le noir devient gris, argenté. L’amas de
noir déracine le noir, Soulages parle
de noir lumière, la lumière de l’obscur, de ce qui s’absorbe en soi, et
s’engloutit dans le regard de l’autre, comme si Soulages voulait que son
dialogue avec le secret soit le nôtre, à nous qui le regardons
simplement parler du noir comme d’une porte vers l’inconnu, l’insu,
l’impensé. Et le travail de la matière et la manière même dont nous la
percevons est, devient un dialogue corps à corps entre soi et sa propre
matière.
Le philosophor Jardins de poésie et de philosophie.
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