Parfois troublée d'un autre. Le livre de la lenteur, bientôt publié aux éditions de l’œuf sauvage, c'est Claude Roffat qui en parle le mieux dans sa préface du livre:
Parfois troublée d’un autre.Et souvent troublée de soi, aurais-je envie d’écrire, tant ce qui apparaît, tout au long de ces pages, est le questionnement, le doute, la continuelle recherche de son rapport au monde. Qui suis-je ?, se demande Anne-Laure Guichard, éludant à peine l’idée de n’être rien, évoquant le vide absolu dans lequel elle doit vivre. La solitude, le silence fondent le décor d’une vie à peine dévoilée. Pourtant, de ce champ de ruines, de ce no man’s land où Anne-Laure se désespère, attend sans cesse qu’il se passe enfin quelque chose, va naître une œuvre singulière, dérangeante, qui en sera à la fois le témoin et l’objet. Écrire pour dire le rien, le non-avenu tient de la gageure. C’est pourtant ce qui est donné à lire ici, par une double écriture : une écriture instinctive, sauvage, un cri venu des ténèbres et une autre écriture, voulue, recherchée, parfois un rien trop précieuse.
Et, finalement, ce livre écrit au plus près de l’intime, dans une mise à nu déchirante, ne dévoilera rien de son auteur. Car ce qui est dit ici n’est pas racontable. Ce livre est celui de la solitude, du vide, de l’impossibilité à être. C’est celui d’une jeune femme solitaire, perdue, à la verticale de la vie, sans savoir qu’en faire, se le disant chaque instant, questionnant soi, l’autre, l’univers sans réponse.
Claude Roffat
Commentaires
Enregistrer un commentaire