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Articles

D’Aléthéïa à Lilith, les femmes de vérité

C’est un tout petit coup de genoux dans les tibias de Heidegger. J’adore la pensée de Heidegger, je suis arrivée à Heidegger par le bouddhisme tibétain, et Heidegger m’a reconduite au bouddhisme japonais, mais pas seulement, au judaïsme aussi : les pensées de l’origine sont les mêmes pensées, le langage, la manière, le vocabulaire, tout change d’une culture à une autre, mais les pensées qui sont exprimées sont les mêmes, car le fond est humain. Heidegger a pensé très précisément et profondément le concept d’Aléthéïa, ce dévoilement qui offre au regard des êtres humains une vérité éternelle qui se cache sous le voile de l’oubli, et sous la disparition de son propre contenu, obscurci et voilé par les limites de notre intellect. Mais Aléthéïa était une déesse, et Heidegger a voulu l’oublier, et ce n’était pas utile de l’oublier, ainsi, parlant de la vérité comme oubli et voilement, il a oublié et voilé le nœud même du sens de la vérité, qui est donnée comme féminine dans les tradi

Note de bas de page

Une petite promenade cévenole, qui s'inachève comme une note de bas de page, un jour, une fois, une année...

L’imperceptible

Comme une respiration, l’imperceptible est ce que l’on ne peut percevoir, au sens strict, et pourtant, c’est toujours quelque chose que l’on perçoit que l’on nomme imperceptible. Paradoxe sans aucun doute, qui dit bien la complexité de la réalité qu’il s’agit de percevoir d’une part, mais sous sa forme imperceptible d’autre part. C’est tout le jeu entre matière et immatière qui se donne ici, entre substantiel et insubstantiel, entre le perçu et le pensé. L’exemple flagrant de ce paradoxe est celui du monochrome, dont on entend souvent dire qu’en lui il n’y a rien à voir, or ce qui dans le monochrome se donne à voir, c’est avant tout une couleur, c’est ensuite une texture, c’est encore un rythme, une épaisseur, un espace, un temps, un mouvement, ne serait-ce que celui du pinceau, mais c’est aussi ce qui donne à voir le rien, une intention, l’évanescent, l’éphémère, le vide, comme une sorte de définition de l’imperceptible. Ce n’est pourtant pas de monochrome dont il va être ques

Une certaine idée du droit...

Il y a des concepts qui me tiennent à cœur, et que j’aimerais voir développer par le droit international : le concept de « génocide psychique », et le concept d’« intention avérée de génocide », qui permettraient dans un cas de reconnaître l’intention avérée de mise en œuvre d’un génocide tout d’abord silencieux et invisible, qui ne soit pas seulement ethnique ou culturel, mais qui viserait plutôt des tranches de populations dans le monde, et dans l’autre qui interdirait la mise hors d’état de se défendre d’un génocide physique par un génocide préalablement psychique, ou encore un pur et simple génocide psychique perdurant dans le temps.  Dans le cas de l’intention avérée de génocide, on peut prendre l’exemple de certaines sociétés ou entreprises ou organisations qui à l’échelle mondiale promeuvent des produits certifiés toxiques et mortels pour l’humanité, le règne animal, végétal et la planète elle-même, on peut déduire de ce type de comportements sociaux, économiques ou marchand

Le juste, des lois, des paroles...

La justice selon les sources juives... Être c’est être avec l’autre, cela suppose l’éthique, et cela suppose la loi, et notamment dans Exode 20. 1-14 , les tables de la loi, c’est-à-dire les dix paroles. Dans le texte, il n’est pas question de commandement, mais de paroles liées entre elles. Le mot utilisé pour dire les paroles est kol hadevarim , c’est-à-dire littéralement ‘toutes les paroles’. Mais que ce soit le mot devarim qui soit utilisé montre que l’on a à faire au davar , c’est-à-dire à un langage où mot et chose sont de même nature, et où il y a un transfert de sens entre les 10 paroles qui se répondent entre elles. C’est donc à toute la parole divine que l’on a à faire, c’est-à-dire comme le montre le commentaire de Rachi dans Houmach avec Rachi , ‘ceci nous apprend que le saint béni soit-il a prononcé les dix paroles en une seule parole, ce qu’il n’est pas possible à l’homme de réaliser.’ [1] Une seule parole en réalité qui met en relation des droits et des devoirs

La violence faite humanité

La violence faite aux femmes est un problème crucial de notre humanité, la violence faite aux hommes l'est tout autant et celle envers les enfants non moins cruciale. Mais la guerre des genres est une mauvaise réponse à une question mal posée. La banalisation de la violence a rendu cette violence normale et normative, à moins qu’elle ne l’ait toujours été. Mais cela touche à la question plus profonde de la violence vécue par tous et qui conduit à l'auto génocide de l'humanité par elle même. Se sentir violenté par une société en perte de droits et de libertés, et dans laquelle on ne se reconnaît plus, conduit à être violent soi-même dans une mesure que l'on ne reconnaît pas comme violente au vu de sa banalité et de sa normalité. Cela conduit de plus grands maux à devenir tolérés. Le slogan féministe "la femme n'est plus l'avenir de l'homme, qu'ils se démerdent" est une double violence faite aux femmes et aux hommes et qui passe inaperçue, el

Les voix de la transcendance

Lorsque la voix se fait le visage de la transcendance… Le visage de la transcendance, ce n’est pas autre pensée que celle de Levinas pour qui le visage de l’autre est l’épiphanie du tout Autre. Ignore-toi toi-même dit Levinas, ne fais pas retour sur soi… Ainsi connais-toi toi-même, et une fois connu de toi, ignore-toi et vas... La voix lorsqu’elle s’élève sans ego produit cette trouée vers l’autre sans ce retour à soi qui forme comme une cristallisation de soi. Le chant défait le soi, bannit l’ego et remet nos histoires et nos fictions du côté de la non-existence. Qu’est-ce qu’une voix sans ego : une voix qui produit un son si intense et dense, que le corps intime, intérieur s’en trouve transformé, le son en soi se fait lumière, et cette lumière abolit les limites de la corporéité, efface la personnalité, le savoir, le caractère, et ne reste plus en soi que son et lumière, et aucune place pour un soi, quel qu’il soit. Lorsqu’une voix produit ce phénomène en soi, le son s’écou