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Une certaine idée du droit...


Il y a des concepts qui me tiennent à cœur, et que j’aimerais voir développer par le droit international : le concept de « génocide psychique », et le concept d’« intention avérée de génocide », qui permettraient dans un cas de reconnaître l’intention avérée de mise en œuvre d’un génocide tout d’abord silencieux et invisible, qui ne soit pas seulement ethnique ou culturel, mais qui viserait plutôt des tranches de populations dans le monde, et dans l’autre qui interdirait la mise hors d’état de se défendre d’un génocide physique par un génocide préalablement psychique, ou encore un pur et simple génocide psychique perdurant dans le temps. 
Dans le cas de l’intention avérée de génocide, on peut prendre l’exemple de certaines sociétés ou entreprises ou organisations qui à l’échelle mondiale promeuvent des produits certifiés toxiques et mortels pour l’humanité, le règne animal, végétal et la planète elle-même, on peut déduire de ce type de comportements sociaux, économiques ou marchands, et même si cela paraît absolument cynique, une intention certaine de génocide : les produits, quelque soit leur nature, par expositions uniques ou journalières, rendent la planète stérile, déciment le règne animal et l’écosystème jusqu’à la désertification de zones a priori luxuriantes, mais aussi déciment l’humanité en raison de produits qui provoquent maladies en tous genres, stérilités et souvent morts prouvées consécutives à leur exposition. Il y a ici une intention avérée de génocide envers l’humanité. Si ce terme pouvait faire jurisprudence, alors aucune société ou entreprise dans le monde ne pourrait plus commercialiser des substances toxiques et mortelles sans avoir à se confronter à la justice internationale, ce qui les empêcheraient par là-même d’aliéner les états à l’échelle nationale. Le concept d’intention avérée de génocide pourrait préserver l’humanité contre ce type de génocides qui visent l’humanité toute entière, ou certaines tranches de populations au sein de l’humanité.
Le génocide psychique, quant à lui est d’une importance capitale, il est de deux types : soit il vise à rendre une population incapable de résister activement et dignement à un génocide physique préprogrammé, soit il vise à aliéner une population jusqu’à une « acculturation » forcenée, dégradante et humiliante qui n'est pas inclusive mais exclusive. Le génocide physique de la population juive entre 1939 et 1945 fut précédé d’un génocide psychique, visant à isoler et concentrer les populations dans des espaces restreints et insalubres, en leur interdisant la possibilité d’être soignés ou alimentés de manière normale, et en aliénant leurs droits et libertés. L’appauvrissement, l’isolation, la concentration et l’abandon de ces personnes visaient à les rendre incapables de percevoir, de prévoir même puis de résister au génocide physique qui allait suivre. Là la force s’est doté d’un droit qui faisait basculer l’Allemagne dans la dictature, et notamment le droit non légitime de créer des zones de non droits à l’intérieur de cet état. 
Dans le second cas, nous pouvons prendre l’exemple du peuple gitan, mais d’autres sont tout autant concernés. Le génocide physique des gitans n’a pas été reconnu après 1945, et pour cause il a été suivi dans toute l’Europe d’un génocide psychique visant à sédentariser, acculturer et exclure la population gitane nomade dans presque tous les pays ; l’isolement de cette population soit dans des ghettos, soit dans des lieux improvisés, cimetières, terrains vagues, insalubres, sans accès ni aux soins, ni à la scolarité, ni au vote, pour certains pays, dans des zones abandonnées sans eau, ni électricité, ou encore ni sanitaires adaptés, avec des expulsions récurrentes et agressives à tout le moins, qui ne sont pas sans faire penser à la situation de 1933. C’est une culture, un mode de vie, et des êtres humains, que l’on essaie de briser non pas pour les intégrer dans notre société, mais pour les en exclure. Tandis qu’ils devraient être en possession de cartes d’identité européenne qui leur garantiraient la libre circulation en Europe, on leur retire même le droit à vivre décemment selon leur culture, leur nomadisme pour certains, et leurs modes de vie dans tous les cas. Dans la zone Europe, ils ne sont pas considérés comme des citoyens européens, mais comme des "problèmes" sujets à expulsions. Ce sont des psychismes que l’on essaie de briser en les attaquants par la voie de la dégradation, inhumaine, de leur dignité physique, de leur intégrité psychique, morale, culturelle, spirituelle, intellectuelle et juridique, et sans que personne en Europe ne réagisse à cette zone de non droit au cœur même du droit européen et international. 
Si le génocide psychique faisait jurisprudence, la réparation et la reconnaissance de ces génocides invisibles et silencieux pourraient avoir lieu. L’identité européenne leur garantirait un droit citoyen inaliénable, et la libre et digne circulation des biens et des personnes, tout ce dont ils sont exclus pour l’instant. 
Les concepts d’intention avérée de génocide, et de génocide psychique seraient au demeurant ce qui garantirait l’humanité de toutes formes de dictatures et de zones de non droit international, et ce qui préserverait et les démocraties, et la liberté pour l’humanité. Mais il faut que cette intention avérée soit vraiment légitime et prouvée a priori ou de facto, et qu’elle soit mise devant la justice par des personnes physiques, afin de prévenir toute dérive possible.

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