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Ode à la danse, ode au ma

Il est des concepts qui sont des concepts incarnés, dans leur acception conceptuelle, ils sont ‘prise’ sur le réel qu’ils abstraient de l’ordinaire, mais sous leur forme incarnée, ils n’ont prise sur rien d’autre que la condition essentielle de l’humain qui ne les a forgés que de les reconnaître en lui comme les constituants fondamentaux de son être au monde. Ces concepts, incarnés, recueillent l’humalité, si je puis dire, que l’on pourrait définir en philosophie comme le mode humain d’être au monde, sa manière d’être et ce qui la caractérise. Lorsque j’ai écrit L’aïsthésie du vide , j’avais très peu de références sur l’espace japonais, je connaissais Augustin Berque, mais j’ai manqué son article dans lequel il définit le ma comme ‘‘l’interstice de la porte à deux battants par où filtre un rai lumière’’ [1] qui fut publié sans que je le sache au moment même où j’écrivais. Ainsi le ma n’était pas seulement une notion de l’espace temps japonais, un intervalle, certes, mais

Poétique de la raison biblique

Résumé: Lorsqu’il s’agit d’étudier l’expression du poétique et la genèse de la rationalité dans le texte biblique , qui s’élabore dans le premier livre de la Bible, mais se trouve invalidée, comme telle, dans le second livre de la Bible, subsumée à la figure de Moïse, qui s’il en montre la nécessité, en montre aussi les limites et la nécessité du dépassement de cette forme de rationalité, les questions qui se posent d’emblée sont de deux ordres : d’une part, de quoi parle t-on lorsque l’on parle d’expression poétique, et d’autre part qu’est-ce que la rationalité biblique ? De fait, à aucun moment le texte ne propose le terme même de rationalité, ou un terme équivalent : y a-t-il une rationalité dans ce texte ? Quant à l’expression poétique, l’évidence nous conduit à penser à la poétique dont la théorie a été formulée dans le cadre de la rhétorique. Or, il ne saurait être question ici de rhétorique, ni même de la poétique, mais bien du poétique à l’œuvre dans le texte, qui est

Lectures libres à venir...

‘Parfois troublée d’un autre’ ne raconte pas ma souffrance à être, je ne souffre pas là, dans l’être, mais elle montre ma souffrance de la souffrance de l’humanité à être, entre charniers et ruines, je souffre de la souffrance d’une humanité qui se cherche de s’être perdue. Ma solitude vient de cette empathie trop intense pour être maîtrisée, et que l’on croît trop souvent n’être que souffrance, quand elle est pour moi un soulagement face à la férocité des hommes et des femmes de ce monde. Ainsi, ce qui est nommé ma souffrance n’est que celle de l’autre qu’il me lise ou non. Mais ma solitude est pour moi un bonheur de chaque instant, lorsque j’y goûte pleinement, lorsque la souffrance de l’autre laisse du répit à ce que je suis. A la suite de cela, et à venir, la trilogie du vide, écrite entre 2000 et 2008, sur les affects, percepts, et concepts de vide, un triptyque sur l’évanescence et l’efflorescence du monde, un travail philosophique préalable à ma thèse qui n’en est que la

Un visage à venir...

S’éditer soi-même m’a toujours parue stupide, mais en réalité, cela permet d’avancer toujours plus loin sur son chemin, comme une forme de nécessité à se défaire d’une pensée passée, afin que d’aller vers une autre, encore inconnue et non advenue.   Il faut, à un moment donné, jeter en pâture au domaine public son écriture, sa pensée, non pour recueillir des commentaires, des avis, des opinions, des objections, des questions, mais pour s’en libérer soi-même, mais encore faut-il y être prêt soi-même. . Depuis maintenant 17 ans que j’écris, et quand bien même tous ces écrits sont-ils dépassés par la pensée présente, une pensée qui n’existait pas encore du temps de mon écriture, je dois me débarrasser de tous ces écrits. Débarrasser ne signifie pas autre chose que de m’ôter des bras ces textes qui m’empêchent d’en prendre d’autres, il s’agit pour moi, maintenant de faire le vide en moi, le silence, de libérer mes bras, afin de renouveler ma terre, de purifier mes rivières, de laiss

L'enfant veille

Lorsque René Char dit simplement que ce qui est emprunté doit être rendu augmenté, il ne parle pas seulement des biens matériels, mais aussi des idées, des images, des sons, de la création en soi. J'ai écrit cette chanson après avoir vu le film The child de Charlie Chaplin. Ayant emprunté ainsi à Charlie Chaplin son idée, j'espère ainsi faisant la lui rendre augmentée. Paroles, arrangement, voix: Anne Laure Guichard

Poétique de la raison biblique

Perspectives philosophiques de la Torah : YHWH interdit à l’Ha adam , c’est-à-dire l’humanité primordiale dont fera partie Adam, lorsqu’il recevra son nom, de goûter à l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Mais lorsqu’il construit Ha isha , la part féminine de l’homme, en femme incarnée, il ne réitère pas cette interdiction. Or, dans la logique hébraïque, si Ha isha avait dû être interdite du fruit de ces arbres, alors YHWH aurait réitéré l’interdiction pour elle. Ceci fait de Ha isha une femme singulière, qui seule a le droit de goûter aux fruits de la connaissance et de la vie. Pourquoi ? De cette dégustation légitime, deux effets : Ha isha reçoit son prénom : ‘Hawa, qui signifie ‘celle qui donne la vie’, et qui est associée à la raison Binah , dans les commentaires secrets, et elle enfante Qayin, qui signifie l’acquisition et Hévèl, dont le nom signifie la buée, l’éphémère. Pourquoi ? Et pourquoi, encore, entre la connaissance de la vie comme pr