‘Parfois troublée d’un autre’ ne
raconte pas ma souffrance à être, je ne souffre pas là, dans l’être, mais elle
montre ma souffrance de la souffrance de l’humanité à être, entre charniers et
ruines, je souffre de la souffrance d’une humanité qui se cherche de s’être
perdue. Ma solitude vient de cette empathie trop intense pour être maîtrisée,
et que l’on croît trop souvent n’être que souffrance, quand elle est pour moi
un soulagement face à la férocité des hommes et des femmes de ce monde. Ainsi,
ce qui est nommé ma souffrance n’est que celle de l’autre qu’il me lise ou non.
Mais ma solitude est pour moi un bonheur de chaque instant, lorsque j’y goûte
pleinement, lorsque la souffrance de l’autre laisse du répit à ce que je suis.
A la suite de cela, et à venir,
la trilogie du vide, écrite entre 2000 et 2008, sur les affects, percepts, et
concepts de vide, un triptyque sur l’évanescence et l’efflorescence du monde,
un travail philosophique préalable à ma thèse qui n’en est que la suite logique :
Comment se représenter les choses, le réel, le monde, l’être humain lui-même si
tout est irreprésentable et comme le disait Jankélévitch ‘apparition
disparaissante’. Qu’est-ce, en réalité que la représentation, c’est à cette
question que répond ou non, ma thèse ‘Poétique de la raison biblique’, dès lors
confrontée à un référentiel irreprésentable.
Le plus gros fou rire de ma vie
se nomme ‘l’ombre de Tanaka’, en hommage à Min Tanaka, écrite en 2006, dans l’incapacité
notoire d’écrire de la littérature, j’entrepris de le faire tout de même, et
dès lors ce ne fut qu’un long fou rire, alimenté par une vision hilare du roman
pédant français des 18 et 19ième siècles. Personnages improbables en
quête d’une aventure faite de l’impossibilité de l’auteur à être auteur, et
ainsi faisant, dans le néant du rien à dire, rire de tout en voyant ses
personnages inventer eux-mêmes leur propre histoire et celle de l’auteur en
tant qu’auteur, y compris de sortir plus loin du livre afin de rencontrer leur
auteur, pauvre homme démuni, si Godot n’était ni dieu ni maître de la
situation. Chaque nouvelle idée de rien fut une belle explosion de rire.
Je ne suis pas auteur de
littérature, la preuve faite, je revins à mes amours, poésie et philosophie,
lesquelles ne sont que les faces d’une seule pièce sur le chant de laquelle je
me sais, et je sais aussi la philosophie.
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