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Poétique de la raison biblique



Perspectives philosophiques de la Torah:
YHWH interdit à l’Ha adam, c’est-à-dire l’humanité primordiale dont fera partie Adam, lorsqu’il recevra son nom, de goûter à l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Mais lorsqu’il construit Ha isha, la part féminine de l’homme, en femme incarnée, il ne réitère pas cette interdiction. Or, dans la logique hébraïque, si Ha isha avait dû être interdite du fruit de ces arbres, alors YHWH aurait réitéré l’interdiction pour elle. Ceci fait de Ha isha une femme singulière, qui seule a le droit de goûter aux fruits de la connaissance et de la vie. Pourquoi ? De cette dégustation légitime, deux effets : Ha isha reçoit son prénom : ‘Hawa, qui signifie ‘celle qui donne la vie’, et qui est associée à la raison Binah, dans les commentaires secrets, et elle enfante Qayin, qui signifie l’acquisition et Hévèl, dont le nom signifie la buée, l’éphémère. Pourquoi ? Et pourquoi, encore, entre la connaissance de la vie comme principe, et la connaissance du bien et du mal, choisit-elle de goûter et d’expérimenter la connaissance du bien et du mal, connaissances humaines, tandis qu’à expérimenter la vie comme principe, elle se serait hissée à la conscience divine ?
Quand la philosophie commence là où on l’attend le moins, non pas dans l’étonnement de ce qui est, mais dans sa prise de conscience et son accueil, ce qui seul, par suite, permet à l’étonnement et au questionnement de devenir manifestes et légitimes.

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  Voix et texte: Anne Laure Guichard

Petite histoire biblique: Adam et 'Hawa

Il y a deux types d’identité biblique, la première est celle de ‘Hawa, qui dit, « la vie est sans pourquoi », la seconde est celle d’Adam qui dit « Pourquoi la vie est sans pourquoi ? ». Et Adam demanda à dieu « pourquoi la vie est sans pourquoi », et dieu dit « Réfléchis », et Adam dit « Je ne sais pas » et dieu dit « manges du fruit de l’arbre de la connaissance », et Adam dit « Je ne peux pas, tu l’as interdit », et dieu alla voir ‘Hawa et lui dit, « Manges le fruit de l’arbre de la connaissance » et ‘Hawa dit « Pourquoi », et dieu dit « Mange et tu sauras pourquoi et donnes en à Adam » Et ‘Hawa mange et donne à Adam et Adam dit, « Je ne peux pas » et ‘Hawa dit « Pourquoi », et Adam dit « Dieu l’a inter-dit », et ‘Hawa dit, « c’est pourquoi manges », et Adam mange. Et ‘Hawa va voir dieu et lui dit « Ca ne change rien » et dieu dit « Non », et Adam dit « Cela change tout » et dieu dit « Oui ». Et dieu dit « Où en es-tu de ta réflexion ? » et Adam dit « Je ne sais pas, je me sens

la sagesse de l’arbre ou l’ouverture de la fleur de l’esprit

L’arbre là, debout, dit l’humain au plus proche de lui-même ; si Heidegger reprend cet exemple-là, cela n’a rien d’anodin, l’arbre représente pour nous beaucoup de choses, nous l’avons chargé de concepts et de représentations diverses et variées. Nous avons fait de l’arbre la philosophie, la logique de la vérité, la création du monde, le processus de respiration qui relie la pensée à la parole, la connaissance du bien et du mal ; et de chaque arbre, nous avons fait un symbole pour ce qui nous tient à cœur, mais de chaque arbre cet arbre, nous le faisons peu souvent. Prendre l’exemple de l’arbre, c’était peut-être mettre en question la philosophie elle-même dans son mode de fonctionnement traditionnel. Si nous devions positionner la pensée de Heidegger relativement à l’arbre des séphiroth , qui concerne autant la création du monde par la pensée que la création de la pensée en l’humain, et le monde lui-même que l’humain lui-même, chaque humain qui est là, Heidegger penserait à partir