Accéder au contenu principal

Articles

Lectures libres à venir...

‘Parfois troublée d’un autre’ ne raconte pas ma souffrance à être, je ne souffre pas là, dans l’être, mais elle montre ma souffrance de la souffrance de l’humanité à être, entre charniers et ruines, je souffre de la souffrance d’une humanité qui se cherche de s’être perdue. Ma solitude vient de cette empathie trop intense pour être maîtrisée, et que l’on croît trop souvent n’être que souffrance, quand elle est pour moi un soulagement face à la férocité des hommes et des femmes de ce monde. Ainsi, ce qui est nommé ma souffrance n’est que celle de l’autre qu’il me lise ou non. Mais ma solitude est pour moi un bonheur de chaque instant, lorsque j’y goûte pleinement, lorsque la souffrance de l’autre laisse du répit à ce que je suis. A la suite de cela, et à venir, la trilogie du vide, écrite entre 2000 et 2008, sur les affects, percepts, et concepts de vide, un triptyque sur l’évanescence et l’efflorescence du monde, un travail philosophique préalable à ma thèse qui n’en est que la

Un visage à venir...

S’éditer soi-même m’a toujours parue stupide, mais en réalité, cela permet d’avancer toujours plus loin sur son chemin, comme une forme de nécessité à se défaire d’une pensée passée, afin que d’aller vers une autre, encore inconnue et non advenue.   Il faut, à un moment donné, jeter en pâture au domaine public son écriture, sa pensée, non pour recueillir des commentaires, des avis, des opinions, des objections, des questions, mais pour s’en libérer soi-même, mais encore faut-il y être prêt soi-même. . Depuis maintenant 17 ans que j’écris, et quand bien même tous ces écrits sont-ils dépassés par la pensée présente, une pensée qui n’existait pas encore du temps de mon écriture, je dois me débarrasser de tous ces écrits. Débarrasser ne signifie pas autre chose que de m’ôter des bras ces textes qui m’empêchent d’en prendre d’autres, il s’agit pour moi, maintenant de faire le vide en moi, le silence, de libérer mes bras, afin de renouveler ma terre, de purifier mes rivières, de laiss

L'enfant veille

Lorsque René Char dit simplement que ce qui est emprunté doit être rendu augmenté, il ne parle pas seulement des biens matériels, mais aussi des idées, des images, des sons, de la création en soi. J'ai écrit cette chanson après avoir vu le film The child de Charlie Chaplin. Ayant emprunté ainsi à Charlie Chaplin son idée, j'espère ainsi faisant la lui rendre augmentée. Paroles, arrangement, voix: Anne Laure Guichard

Poétique de la raison biblique

Perspectives philosophiques de la Torah : YHWH interdit à l’Ha adam , c’est-à-dire l’humanité primordiale dont fera partie Adam, lorsqu’il recevra son nom, de goûter à l’arbre de la vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Mais lorsqu’il construit Ha isha , la part féminine de l’homme, en femme incarnée, il ne réitère pas cette interdiction. Or, dans la logique hébraïque, si Ha isha avait dû être interdite du fruit de ces arbres, alors YHWH aurait réitéré l’interdiction pour elle. Ceci fait de Ha isha une femme singulière, qui seule a le droit de goûter aux fruits de la connaissance et de la vie. Pourquoi ? De cette dégustation légitime, deux effets : Ha isha reçoit son prénom : ‘Hawa, qui signifie ‘celle qui donne la vie’, et qui est associée à la raison Binah , dans les commentaires secrets, et elle enfante Qayin, qui signifie l’acquisition et Hévèl, dont le nom signifie la buée, l’éphémère. Pourquoi ? Et pourquoi, encore, entre la connaissance de la vie comme pr

Temps

Nous pourrions aborder la question du temps de la même manière que nous avons approché la notion d’espace : face à toute tentative de définition, le temps échappe, et nous place face à une inconnaissance édifiante. Être : Rien : Temps, c’est Martin Heidegger qui dit cela dans les séminaires du Thor , et dans temps et être , et plus exactement dans les concepts fondamentaux , il dit que l’être n’est que vide, que l’être le même et le rien sont identifiables, et qu’être est temps. A partir de ceci, la danse prend toute son ampleur, car le temps y est l’un des concepts les plus importants, et le temps n’est rien, on distingue le temps chronique et le temps ontique, le temps chronique, métrique, est largement travaillé en danse, mais c’est le temps ontique auquel il faut s’attacher si nous voulons comprendre ce que l’incarnat du temps est en soi. En danse, c’est le souffle intime qui guide le rythme et donc le temps du mouvement, inspire, expire, suspension, trois temps qui ne s

La marche lente de la solitude

Variation poétique sur : AKHMATMODI, Cie Autre MiNa Création : Juillet 2016 à Saint Pétersbourg Chorégraphe : Mitia Fedotenko Danseurs : Mitia Fedotenko, Natasha Kouznetsova Bustes : Anastasia Makarova, Alexandra Murasch D’un roc brut au visage où le corps de la femme apparaît, du visage aux pieds fut un temps de caresse, loin de l’entête créatrice. L’enfer et la solitude ininterrompus par la présence de l’autre encore absent, et crier, crisser, se donner au visage de plâtre l’impossible relation. C’est à elle que revient le soin de guider l’autre anéanti d’inconnu, par les mots, hors les lignes. Spasmes de folie réinventés par la mort, au son du néant qui colle aux corps démunis. Mais à terre enfin, l’horizontale est la verticale qu’emportent les corps. Tristes âmes, prises dans leur songe d’isolement qu’égrène chaque appui. L’une vit, l’autre pas, l’un dit et l’autre non, quand vider la scène de la vie rapproche et contraint, l’amour malgré le rien et le te