S’éditer soi-même m’a toujours parue stupide, mais en réalité, cela permet d’avancer toujours plus loin sur son chemin, comme une forme de nécessité à se défaire d’une pensée passée, afin que d’aller vers une autre, encore inconnue et non advenue. Il faut, à un moment donné, jeter en pâture au domaine public son écriture, sa pensée, non pour recueillir des commentaires, des avis, des opinions, des objections, des questions, mais pour s’en libérer soi-même, mais encore faut-il y être prêt soi-même. . Depuis maintenant 17 ans que j’écris, et quand bien même tous ces écrits sont-ils dépassés par la pensée présente, une pensée qui n’existait pas encore du temps de mon écriture, je dois me débarrasser de tous ces écrits. Débarrasser ne signifie pas autre chose que de m’ôter des bras ces textes qui m’empêchent d’en prendre d’autres, il s’agit pour moi, maintenant de faire le vide en moi, le silence, de libérer mes bras, afin de renouveler ma terre, de purifier mes rivières, de laiss
Par Anne Laure Guichard. Jardins de poésie et de philosophie.