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La philosophie des qualia, (Extrait)

 

Science et conscience

 

 

 

Si un homme envoie une balle à 100 km heure, du point de vue de l’homme, la balle se meut, du point de vue de la balle, l’homme se meut, donc transitivité de la relativité. Pour moi c’est incompréhensible ! Car la balle n’a pas de conscience, donc de son point de vue rien ne se produit, ni mouvement ni immobilité. Si on remplace la balle par un autre être humain, je comprends mieux. L’humain envoyé reste immobile en soi mais se meut dans son ensemble : il voit l’autre s’éloigner à 100 km heure, mais au final, ce serait l’homme envoyé qui se retrouverait à une position différente, donc la relativité est double, du point de vue de l’homme envoyé, il ne se meut pas dans le mouvement qu’il fait (sauf s’il le désire) et de ce point de vue, l’autre reste immobile aussi (s’il le désire) tout en s’éloignant, et dans le mouvement que fait l’homme envoyé, c’est toujours lui qui s’est mu, et non l’homme qui l’a envoyé, qui ne se meut pas volontairement. En d’autres termes la relativité est toujours relative à une conscience qui la perçoit. Il faudrait donc bien incorporer la conscience comme une variable de l’équation mathématique de la Relativité. Donc la relativité est un effet classique de l’observation.

Mais la relativité alors est bien transitive, puisque d’un côté l’un voit s’éloigner quelque chose qui se meut, l’être humain envoyé, et de l’autre côté l’autre voit s’éloigner quelque chose qui ne se meut pas, l’être humain qui envoie. Il n’y a pas de point de vue de la balle, qui n’a aucune conscience, mais il y a le point de vue de l’homme envoyé, pour qui l’autre ne se meut pas, même s’il s’éloigne, mais ceci compte tenu que la terre tourne et se meut, tous deux se meuvent plus, et plus vite qu’ils ne le croient et en courbe, donc le ressenti observé 100km heure est faux et le ressenti ligne droite est faux aussi. Ce qui met la relativité du côté du ressenti aussi, c’est-à-dire la rend relative à l’interprétation aussi.

Comment comprendre que celui qui ne se meut pas puisse se mouvoir aux yeux de celui qui se meut et que celui qui se meut pense rester immobile quand son expérience lui dit qu’il s’est mu ? Parce qu’au final qui aura changé de place du point de vue d’un troisième observateur situé en dehors de la trajectoire, et hors du référentiel des deux autres ? Les deux, dans un même ensemble hétérogène, au niveau du mouvement. Cela suppose trois référentiels différents : l’homme qui envoie et qui observe, celui qui est envoyé et qui observe, et celui qui observe sans interagir dans aucun des référentiels des autres, et selon aussi la manière dont il observe (soit qu’il se meuve, ou non). Puisqu’en réalité tous trois se meuvent, y compris le troisième observateur, dans son propre référentiel, et s’éloignent ou se rapprochent les uns des autres plus qu’ils ne le perçoivent eux-mêmes, car celui qui ne se meut pas se meut à la même allure que la planète, et celui qui se meut, se meut plus loin et plus vite qu’il ne le perçoit, relativement à celui qui ne se situe pas dans le même coréférentiel.

Si le troisième observateur se tenait à mi-lieu en position initiale, dans un autre référentiel, sans se mouvoir, il verrait donc les deux et se mouvoir, et s’éloigner d’une manière globale, à une vitesse relative à la présence ou non de mouvement local, selon la vitesse de rotation de la planète et leur vitesse propre. Mais s’il se meut dans les mêmes proportions que celui qui ne se meut pas, dans son propre référentiel, en ce cas, le rapport d’éloignement étant toujours le même, il ne verrait pas plus de mouvement que les deux autres. Donc, la conscience est une nécessité absolue et fait partie intégrante de l’équation de la Relativité, qui alors est, dans notre cas, purement relative au référentiel humain. Cela signifie que la Relativité est fonction de la conscience qui la pense, soit l’observateur, ici la conscience est intégrative et fait être la Relativité. C’est au moins un point commun entre la Relativité et la physique quantique, la conscience qui les pense, l’observateur donc.

La gravitation classique est et sera toujours classique. Par contre c’est une loi d’attraction que l’on retrouve au niveau quantique dans le cas par exemple de la gravitation d’un spin autour de l’électron, du photon ou autre. Cette gravitation est quantique et elle est décrite, mais elle décrit un état indéterminé de la gravitation, ou autrement dit d’une loi d’attraction. Il suffit de la théoriser à grande échelle, comme Einstein a pensé la relativité restreinte et la relativité générale, il faut penser la relativité au niveau quantique : quand la loi d’attraction négligeable devient primordiale comme une courbure d’un spin autour de l’électron. Le spin est une propriété du noyau parce qu’il transforme ou informe le noyau, mais c’est sa gravitation et sa courbure autour du noyau qui le fait être une propriété du noyau, sans cette gravitation quantique, ni spin, ni propriété. Et pour penser la relativité quantique, c’est ce type de phénomène qu’il faut étudier selon moi.

Les quatre forces que nous connaissons sont les quatre formes de l’évolution d’une même force, qui se déploie, s’affaiblit ou se dégrade et se matérialise de plus en plus au fur et à mesure de l’expansion et du déploiement de l’univers. Au niveau des cordes primordiales, cette force est unifiée, au niveau des cordes complexe, cette force est nucléaire forte, au niveau des systèmes complexes de cordes, la force est nucléaire faible, au niveau quantique, la force est la relativité quantique, et ensuite au niveau classique, la force est électromagnétique et relative restreinte ou générale. C’est la même force, à quatre étapes de son évolution, chercher à l’unifier revient donc à chercher comment elle se dégrade, s’affaiblit et se matérialise. C’est aussi faire la différence entre ce que l’on perçoit au niveau classique et quantique des choses qui obéissent à la même force, tout simplement parce qu’à notre échelle tout existe en même temps dans notre réalité relative, on perçoit donc les choses de la même manière, cela ne signifie pas que ce soit la même chose.

La science, toutes les sciences, apparaissent pour venir valider la connaissance transcendante que nous avons, elle s’est ancrée et fondée dans l’exercice de la philosophie et de la recherche de la sagesse, et de l’éveil qui étaient aussi une requête de compréhension scientifique du monde. La science, toutes les sciences sont nés de ces recherches spirituelles, au fur et à mesure que le temps passaient elles se sont désolidarisées de la recherche spirituelle, elles sont devenues positivistes et ratiocinantes, décrivant une réalité classique bien éloignée de la vie de l’esprit, mais qui contribuait à développer l’Intellect de l’espèce humaine dans sa dimension collective.

Peu à peu, elles en sont venues à décrire des choses de plus en plus subtiles, fondées sur et dans le vide, et elles sont en passe de pouvoir définir de manière scientifiques ce que les spiritualités humaines ont toujours fait valoir. Les sciences sont donc en train d’évoluer de l’Intellect d’espèce à l’esprit d’espèce, et ce passage nous renvoie du côté de la spiritualité, qui a toujours bien décrit la réalité comme épiphénomène du vide, ou de l’Être, ce qui revient au même, la matière comme une agrégation significative d’éléments subtils, l’esprit comme ce qui forge la réalité dont il a besoin et dont il est le dépositaire en tant qu’espèce, et bien d’autres référentiels qui prennent aujourd’hui une forme scientifique, mais qui existent depuis des milliers d’années dans la culture et la tradition humaine. La science est la compréhension claire de ce que l’humain a toujours su, en somme.

Ces sciences ne disparaissent pas lorsqu’elles ont fini de comprendre la Réalité, parce que cette compréhension est sans fin, infinie comme la Réalité elle-même. Les sciences ne peuvent disparaître que lorsqu’elles ont suffisamment validé les connaissances de la spiritualité, et qu’en même temps l’espèce a suffisamment évolué, pour que chacun de ses membres soit devenu suffisamment scient et conscient pour comprendre le monde à la manière de l’esprit, dans une expérience de pensée pure. La science ne disparaît que lorsque la conscience de l’espèce entière s’est éveillée, c’est-à-dire lorsqu’elle a perdu son utilité. Ce temps est bien loin de nous, qui verra la connaissance transcendante entièrement validée par les sciences, et l’humanité sciente et consciente dans son ensemble de son patrimoine réalité. Ce patrimoine constitué en même temps de la manière dont nous pensons le monde, et donc dont nous sommes le monde, et ce que nous en pensons, c’est-à-dire de quelle manière  nous le créons et ce que nous créons.

Nous sommes encore loin de la fin de la science, nous comprenons à peine le monde quantique, nous ne comprenons presque pas le monde qualique, nous ne savons presque rien du monde fondamental et du monde unifié ou élémentaire, d’un point de vue scientifique, et par conséquent, nous ne savons encore rien de nous-mêmes et du sens, du but et de la nature de l’existence du monde classique dans lequel nous évoluons, nous comprenons parfaitement bien notre sphère d’existence, mais en aveugle, et tant que nous ne saurons rien des autres niveaux qui nous fondent, nous ne saurons rien ni de nous-mêmes ni du monde visible.

De notre point de vue, la non-matérialité de l’univers ne peut être visible, nous croyons toujours vivre dans un univers matériel, jusqu’à ce que notre évolution nous rende apte à discerner la vraie nature de l’univers, qui est une chose immatérielle. Plus notre espèce va évoluer, plus la non-matérialité de l’univers sera tangible, nous penserons alors à une dématérialisation de l’univers, avant de penser à la non-matérialité de l’univers. Notre référentiel contient déjà la connaissance de la non-matérialité de l’univers, en sciences comme dans l’inconnaissance spirituelle, mais au niveau ordinaire et classique de la perception, la matérialité de l’univers ne fait aucun doute pour chacun, tout comme la matérialité du corps propre, et ce, même si nous savons que nous sommes forgés de vide.

La matérialité de l’univers n’est qu’un point de vue de l’observateur, sa non-matérialité réelle garantit son existence phénoménale, et sa pérennité. Ce que nous nommons « matière », c’est l’information au sens ancien de la lumière par du son, le son informe ou donne sa forme à toute lumière et la « matière », ce que nous nommons telle, est le résultat de cette information. L’information est donc, en même temps, le flux et la forme combinés. Que cela apparaisse comme matière n’est possible qu’au niveau classique, où l’information trouve son point final en tant que processus immatériel, pour prendre forme comme réalité, matière, etc., à nos yeux propres d’observateurs, c’est-à-dire selon une conscience. Chaque qualité de lumière est associée à une qualité de son qui la fait vibrer, et lui donne forme, soit nature propre et information combinées. À ce niveau antérieur au niveau quantique, il n’y a plus de quantification possible, on parle des qualia pour désigner cet état vibratoire pourvu de qualités et de propriétés de la lumière et du son qui lui est associé, mais surtout, pour désigner cette relation entre le son, sa vibration et la lumière, sa vibration.

Ce qui est mesuré vient à l’existence, la mesure crée la réalité, et cette réalité est subjective, car elle résulte de la relation entre le réel, l’instrument de mesure qui fait être le réel et l’observateur qui fait être l’ensemble et interprète sa mesure, mais aussi de l’observatoire, c’est-à-dire du lieu, du milieu, ou du référentiel depuis lequel on se place pour exécuter la mesure, le nôtre est humain.

Ce que découvre la mesure n’est jamais le Réel, mais la réalité que nous faisons être par l’observation de la Réalité telle qu’elle se manifeste pour nous, et du Réel, dans la même mesure, dans les réalités relatives, et qui peut être différente dans une autre Région de l’univers, ou selon un autre référentiel. La mesure est une représentation du réel, et de sa modalité d’existence pour l’observation « humaine », qui phénoménalise le Réel. Les constantes, les lois que nous découvrons et qui régissent, selon nous, l’univers, sa structure, sa dynamique, décrivent en fait notre réalité relative, telle que nous-mêmes nous l’appréhendons, la mesurons, et l’interprétons, mais le Réel se retire en toute mesure, pour laisser la place à la réalité relative, on cherche le Réel et on trouve les réalités. La Réalité absolue, qui elle-même demeure invisible mais observable, peut multiplier les référentiels. Inclus dans cette réalité relative issue de la Réalité, nous pouvons dire que nous sommes un mode d’expression de soi, ou de manifestation de soi de cette Réalité, de ce Réel. Mais en eux, notre réalité n’a rien d’absolu, même si elle est unique.

En d’autres termes, où le Réel demeure, indéterminé, la mesure, elle, est déterminante, et la réalité relative est co-déterminée par cette mesure, quelle qu’elle soit. Ce n’est donc jamais par la voie de la réalité relative que l’on pourra accéder au Réel, et c’est pourtant notre seul mode d’appréhension du Réel, les expériences faites sur le Réel montrent qu’il est inaccessible à tout le moins, et surtout indéterminable par la mesure scientifique, au sens strict, il n’est rien pour nous, il n’existe pas, parce qu’il se refuse à toute forme de mesure comme tel.

Il en va du Réel comme de la conscience, la conscience est science avec, elle nomme directement qu’elle n’est rien sans le avec, la relation ; une personne sans relation avec elle-même ou avec des formes diverses d’autres, au sens strict et idéal, ne serait rien. Ici la relation fonctionne comme une mesure, la relation détermine une personnalité, un caractère, une manière d’être conscient de soi ou de l’autre, mais ceci forme une mesure qui altère la personne, et qui peut provoquer des divergences importantes dans la conscience selon l’être ou la chose avec qui l’on sera conscient et en relation, soi-même ou un autre. Dans une expérience idéale, sans relation ni à soi ni à l’autre, point de conscience ordinaire au sens où nous l’entendons habituellement, mais une conscience voilée à nos efforts de compréhension.

Sur le même mode, le Réel échappe à notre entendement, pour autant il est, mais la relation que nous avons avec lui l’altère et le transforme en réalités relatives, c’est-à-dire le détermine et le discrimine comme réalités. Sans relation, sans mesure, seul reste le Réel, dont la conscience ordinaire ne sait rien. Si le Réel est plurivoque et indéterminé, et si la mesure qui en est faite le détermine et le rend univoque, en une seule réalité, et en une unique manière d’exister, fonction de la mesure faite et qui peut différer selon l’observateur, c’est le Réel qui disparaît comme tel. À rendre réal le Réel dans une forme d’existence ou de réalité, ne créons-nous pas du réel ? Et quel réel nous créons ou dé-créons en le faisant exister par la mesure, nous ne le savons pas encore.

Une autre question émerge alors, la compréhension du réel[1] dans lequel nous sommes inclus est-elle suffisamment bonne, sommes-nous fait pour comprendre adéquatement le Réel, ou sommes-nous fait pour produire une compréhension du Réel parmi d’autres compréhensions tout aussi plausibles que la nôtre. C’est-à-dire, en tant qu’inclus comme chose réelle dans le Réel, existons-nous pour produire, créer du réel, ou existons-nous pour comprendre la Réalité et le Réel. Notre cerveau, notre conscience ont-ils vocation à être la réalité relative, ou à faire être de la réalité relative, dans le cadre de la compréhension ordinaire de cette conscience ?

Nos théories sont-elles, donc, purement le produit du référentiel humain et de sa relation particulière avec le Réel, ou sont-elles adaptées à la Réalité comme une part de soi que nous serions et produirions nous-mêmes ? Nos lois et formules mathématiques valent-elles et sont-elles valides comme compréhension du Réel, de la Réalité, ou le sont-elles comme production et création de réalité relative, de réel et donc de Réel ? À mon sens les deux sont vraies ensemble : nous existons pour être, pour comprendre et pour faire être la réalité, et enrichir d’autant la Réalité et le Réel qui nous contient et nous génère et que nous créons.

À chaque fois que cette question est posée, les seuls humains qui puissent y répondre sont les éveillés, les délivrés ou les libérés de la conscience ordinaire et de la condition humaine ordinaire, soit les déconditionnés de la nature humaine et de la conscience ordinaire. Leur réponse univoque veut que seule la Réalité soit réellement étante, et que toute réalité relative interne à cette Réalité et à l’univers soit une pure phénoménalité sans essence mais dont le Réel forme la substance. Selon eux, soit selon la position de la conscience racine ou absolue, en tout cas autre, la conscience peut accéder à une compréhension intime et vraie du Réel et de la Réalité, sans représentation, à la seule condition de l’éveil ; à cette condition, la compréhension du Réel et de la Réalité s’avère possible et considérée comme exacte, car intuitive et non intellective ou représentative, mais aussi également partagée par toute l’humanité éveillée, et ceci bien que, selon les différences de pratiques spirituelles, les connaissances puissent différer et n’envisager qu’un aspect de la connaissance transcendante globale.

Si la science valide les données immédiates de la connaissance transcendante issue de l’éveil, ce qu’elle fait déjà, et fera encore plus spécifiquement à l’avenir, et les données immédiates de sa compréhension du Réel, ce qu’elle fait aussi, la question reste la même, à un autre niveau de compétence, et de conscience. La pensée non médiate, non médiatisée par l’intellect est-elle à même de produire un vécu et une compréhension immédiats et universels ? La conscience délivrée est-elle universelle, comme le supposent les éveillés, ou est-elle encore humanisée, particulière et fonction du référentiel humain ?

Et dans ce cas d’un éveil qui développe une conscience non pas détachée du corps, mais enracinée dans le corps propre comme fragment du tout relié par immersion à ce tout, fusionnant aux niveaux les plus subtils avec ce tout, qu’en est-il de la conscience qui émerge de cette expérience directe ? Dans ce cas, où l’on accède aussi à la conscience racine ou à la conscience-témoin, le résultat commun est une fusion avec le tout, le réel, mais aussi l’Esprit ou l’absolu, et une désolidarisation de la réalité relative à l’humain et de sa fabrique ordinaire : ici, à ce stade de grand éveil, on ne fabrique plus réel et réalité sans conscience, et l’on s’y intègre comme une part du tout et comme conscience absolue sans le particularisme de la conscience ordinaire et de la nature humaine ordinaire.

Je doute que l’on puisse atteindre un degré de conscience, de son vivant, qui soit un avec l’absolu, le Réel ou l’Esprit, je pense qu’il y reste encore et toujours une différence, dans tous les cas, il reste un écart. Même si le degré de conscience issu du petit éveil est supérieur en qualité à la conscience ordinaire et libère de la souffrance, du doute, du stress, de l’angoisse, et de la condition humaine ordinaire, cela ne signifie pas forcément que la conscience éveillée ait accès au Réel de manière universelle, c’est-à-dire en dehors du référentiel humain, ni à l’Esprit en tant que tel, dans sa talité pure, ni n’ait la capacité de soulever le voile qui conditionne toute forme de pensée vivante, y compris la pensée intuitive, médiate ou immédiate. Dans mon exemple, il est flagrant que l’on me présente les choses de manière à ce que je puisse les comprendre d’une manière simple, surtout plus tard, où beaucoup de schémas me seront donnés, qui résonnent dans ma manière humaine de comprendre le Réel.

L’expérience directe sublime et transmute l’humain qui la fait, et la vit, mais ne dit rien de l’éveil dans d’autres espèces évoluées potentielles, il faudrait que l’éveil soit universellement le même dans toutes les espèces évoluées possibles, pour pouvoir prétendre comprendre et appréhender de manière universelle le Réel ou la Réalité, l’Esprit ou toute forme d’absolu. En l’absence de différentiel, on ne peut dire qu’une chose, nous ne savons pas, pas encore. Ce qui est exact pour l’humain peut s’avérer encore erroné pour d’autres espèces évoluées possibles sises dans d’autres réalités relatives. Il ne nous est pas encore permis de le savoir. Et le grand éveil, nous ne le connaissons que depuis notre humanité propre, d’après notre configuration physiologique et spirituelle. Notre réalité humaine est-elle universelle, ou partie singulière de cet universel ?

S’il s’avérait que notre perception du monde et du réel soit universelle, nous serions riches de l’universel, et d’une pensée exacte et adéquate, mais s’il s’avérait que notre perception du monde soit particulière, singulière et seulement humaine, alors nous serions riches d’une expérimentation du réel unique et sublime, celle de l’humanité ; il y a fort à parier qu’il y ait un peu des deux, certaines constantes ou variables devant être universelles, en raison de notre appartenance à l’univers, mais pas nécessairement celles que nous croirions.

Ceci étant dit, et le Réel étant inabordable, notre réalité est notre seul réel, qu’en est-il de sa valeur, et qu’en est-il de la nature de la phénoménalité, dont tous sont d’accord pour penser qu’elle est sans substance autre qu’un Réel voilé, un Esprit voilé et un absolu voilé à la conscience ordinaire. À mon sens, la phénoménalité telle que perçue par l’humain n’est pas illusoire, elle forme un fragment de ce Réel que l’on recherche, une manière qu’il a de se dire, non pas universelle, mais particulière, et pourtant même en tant que telle, elle appartient de plein droit et par nature à ce Réel. Elle n’est pas universelle parce qu’elle comprend l’univers, mais parce qu’elle lui appartient. Et ce, même si elle lui appartient comme sa part purement phénoménale et non substantielle, comme une sorte de conscience particulière dont le Réel se doterait pour se réfléchir et se forger lui-même dans ses propres manifestations, et ses propres réalités (manières d’être réel) relatives, aussi, nous sommes le réel, sur quelque mode que ce soit, nous n’en différons pas, nous l’inférons, mais il ne se réduit pas à notre observation, ceci est chose certaine, ni à notre être ou à notre compréhension, et en aucun cas, nous ne sommes le Réel.

Mais dans l’écart qu’il y a entre nous, notre conscience, notre langage, nos actions, et la Réalité telle qu’en soi-même, siège notre réalité. On peut aussi émettre l’hypothèse que cette Réalité ne soit que la somme de toutes les réalités possibles et actives, et rien de plus, qu’il n’y ait rien qui se tienne sous, en ou au travers de toutes les réalités et de tous les phénomènes, ce serait alors supposer que la Réalité n’est rien d’autre que ce qui traverse les réalités et les phénomènes pour les tenir liés ensemble dans une cohérence de sens et dans une cohésion de l’ensemble de ce qui émerge. Mais alors ce serait ce vide même qui serait la substance ou la transtance du flux de la phénoménalité de l’étant, et donc l’essence même de la Réalité.

Selon toute vraisemblance, le grand éveil qui confère l’abolition de la différence entre matière et esprit, au point de pouvoir transformer la matière en lumière, et de transcender les lois fondamentales de la matière classique telle que nous la connaissons, (car telle que nous la connaissons, elle n’est pas), serait cependant susceptible de nous offrir la conscience d’une science universelle.




[1] Il nous faut distinguer le Réel du réel, le premier est la condition de possibilité d’existence de toute réalité, le second forme l’ensemble de toutes les choses réelles dans l’univers.

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