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Sur le cordeau du vide habite…

Sur le cordeau du vide habite la femme, l’invisible, la première apparition disparaissante du féminin au cœur de la création et dans l’imaginaire. Homme et femme il les créa. Le silence qui accompagne l’existence de celle qui connaît le nom de dieu expose avec évidence l’imaginaire mis en acte par la première symbolisation du féminin dans la tradition judéo-chrétienne. Le féminin dès l’abord a à voir avec l’invisible, l’innommé, le silence et presque l’informe. Cette première apparition ne prendra son nom qu’une fois sortie de l’Eden, lorsqu’elle se remettra aux ruines d’Edom, où sont encore la ligne du Tohu et les pierres du Bohu . Jusqu’en sa retraite elle réfère à l’indifférencié, à cet illimité que certains grecs appellent l’ apeiron , d’où surgira toute chose. Le féminin prend forme dès l’origine à la racine de l’être, au commencement de toutes choses. Dotée d’une trop grande science de l’être, elle ne peut ni être nommée, c’est à dire exister, ni être parmi les choses, elle est

la sagesse de l’arbre ou l’ouverture de la fleur de l’esprit

L’arbre là, debout, dit l’humain au plus proche de lui-même ; si Heidegger reprend cet exemple-là, cela n’a rien d’anodin, l’arbre représente pour nous beaucoup de choses, nous l’avons chargé de concepts et de représentations diverses et variées. Nous avons fait de l’arbre la philosophie, la logique de la vérité, la création du monde, le processus de respiration qui relie la pensée à la parole, la connaissance du bien et du mal ; et de chaque arbre, nous avons fait un symbole pour ce qui nous tient à cœur, mais de chaque arbre cet arbre, nous le faisons peu souvent. Prendre l’exemple de l’arbre, c’était peut-être mettre en question la philosophie elle-même dans son mode de fonctionnement traditionnel. Si nous devions positionner la pensée de Heidegger relativement à l’arbre des séphiroth , qui concerne autant la création du monde par la pensée que la création de la pensée en l’humain, et le monde lui-même que l’humain lui-même, chaque humain qui est là, Heidegger penserait à partir

Quelques mots de poésie...

  Voix et texte: Anne Laure Guichard

Cire-lumière Claude Panier 1956-2021, Hommage à l'œuvre et à l'artiste

  La peinture, dans la trace de la cire-lumière, est cet objet du désir [1] qui parcourt toute l’œuvre de Claude Panier comme le fil d’une vie destinée à ce désir même : la peinture comme pur désir d’exister. Il invoquait généreusement Gilles Deleuze et oui, certainement, sa peinture renvoyait à quelque chose en Europe de cette école de la vie des gens nés dans les années 50, deuxième vague du baby boom, encore imprégnés de la guerre, qui reviendra dans l’œuvre dernière de Claude Panier, ayant eu vingt ans dans les années 70, trop jeune pour Mai 68, mais y participant cependant, et nourrit à cet esprit qui existait alors, fondé sur l’idée qui a porté et cette époque, et l’œuvre de Claude Panier : toute pensée efficiente est « création de concept » [2] . Toute cette période entre 1965 et 1980 est fondée sur cette idée, dans la pratique, il faut invoquer Gilles Deleuze, Jacques Derrida, ces êtres qui multipliaient cette création conceptuelle pour redéfinir le monde selon l’état de