Il est des concepts qui sont des concepts incarnés, dans leur acception conceptuelle, ils sont ‘prise’ sur le réel qu’ils abstraient de l’ordinaire, mais sous leur forme incarnée, ils n’ont prise sur rien d’autre que la condition essentielle de l’humain qui ne les a forgés que de les reconnaître en lui comme les constituants fondamentaux de son être au monde. Ces concepts, incarnés, recueillent l’humalité, si je puis dire, que l’on pourrait définir en philosophie comme le mode humain d’être au monde, sa manière d’être et ce qui la caractérise. Lorsque j’ai écrit L’aïsthésie du vide , j’avais très peu de références sur l’espace japonais, je connaissais Augustin Berque, mais j’ai manqué son article dans lequel il définit le ma comme ‘‘l’interstice de la porte à deux battants par où filtre un rai lumière’’ [1] qui fut publié sans que je le sache au moment même où j’écrivais. Ainsi le ma n’était pas seulement une notion de l’espace temps japonais, un intervalle, certes, mais...
Le philosophor Jardins de poésie et de philosophie.